Nous vous proposons de répondre aux 8 questions qui reviennent le plus souvent chez nos clients ou sur les forums internet concernant l’eau adoucie et les adoucisseurs, afin de rétablir certaines vérités !
Car malheureusement, beaucoup de désinformation est colportée, notamment par des personnes souvent mal attentionnées (comme des « vendeurs » uniquement d’antitartres - magnétiques - plus ou moins efficaces comme de vulgaires aimants à poser sur sa tuyauterie !), en tronquant par exemple les textes officielles pour les tourner à leur avantage.
Chez ELYOTHERM, sans parti pris et par expérience, nous proposons à nos clients depuis des années (en vente ou en installation) plusieurs solutions pour traiter les problèmes de calcaire à leur domicile (filtre à cartouche, antitartre par dosage, antitartre magnétique, adoucisseur …), chacune pouvant répondre à un besoin ou une situation bien précis.
Car dans tous les cas, un antitartre ne changera jamais la dureté d’une eau : uniquement un adoucisseur pourra y parvenir, et sera la seule solution en résidentielle permettant par exemple :
- de protéger efficacement ses équipements de chauffage (voir article « chaudière et calcaire »), d'électroménager, ou sa robinetterie de salle de bains (ex. mitigeur thermostatique), dès que son eau est calcaire (dureté >25°f), sachant déjà que tous les fabricants de chaudière réclament normalement une eau aux alentours de 15°f pour garantir leurs produits.
- d'abaisser la dureté de l'eau utiliser pour sa toilette au plus bas notamment dans le cas de certaines maladies (prurit aquagénique, eczéma, urticaire …).
- ou d'obtenir tout simplement un confort supérieure tant en terme de bien être corporel, de simplification des corvées de nettoyage des sanitaires (parois de douche, carrelage, robinetteries), ou d'économies d'énergie ...
Attention, nous profitions de cet article pour apporter une petite précision : un « adoucisseur » au CO2 n’est pas un adoucisseur ! Ce dispositif usurpe (là encore pour tromper le consommateur !) le terme adoucisseur, et est à classer dans la famille des anticalcaires qui permettent de rendre simplement le tartre moins adhérant sur les surfaces, mais à nouveau qui ne changent en rien la dureté de votre eau !
1 - L’eau adoucie est-elle potable ?
L’adoucissement sur résines échangeuses d’ions fait partie des procédés reconnus par le Ministère de la Santé pour le traitement des eaux destinées à la consommation humaine.
Ainsi dans certaines agglomérations, l’eau très dure subit déjà un adoucissement partiel sur résines avant d’être distribuée dans le réseau public jusqu'à votre logement.
Par échange ionique, la composition de l’eau est modifiée. Elle échange son calcium et son magnésium contre du sodium. La référence de qualité retenue par la réglementation est de 200mg/l de sodium. En prenant l’exemple d’une eau dure dont le TH initial (Titre Hydrotimétrique : 1°f = 10mg de carbonate de calcium par litre) est de 30°f (comme à Annecy, La Rochelle, Mâcon, Montpellier ou Strasbourg), l’adoucissement à 8°f n’introduit que 100mg de sodium par litre. L’alimentation normale d’un adulte lui apporte 6.000mg de sel par jour ! Avec une simple tranche de jambon blanc, c’est déjà 400mg. Un régime « sans sel », entre 1.000 et 2.000mg. On constate donc bien que l’apport en sodium des aliments est d’environ 98% contre 2% d’apport résiduel dû à l’adoucissement.
A titre d’information, il faut savoir que l’eau de Badoit contient 150mg de sodium par litre et que celle de Vichy ou Saint-Yorre affiche un taux record de 1.700mg/l, des eaux minérales pourtant pas interdites de commercialisation !
Seuls pour des cas médicaux à régime hyposodés sévères, il est recommandé pour la cuisine et la boisson d’utiliser l’eau de distribution ou d’une eau en bouteille spécifique.
Enfin, une question souvent posée concerne l’effet du sodium apporté en remplacement du calcium et du magnésium, l’hypertension pouvant être aggravée par un apport excessif de sodium (Na+) en cas de déficience cardiaque congestive chronique, et comporter aussi des risques pour le nourrisson. Mais l’apport de sodium par l’eau n’est pas capable d’induire de l’hypertension dans la population générale : à nouveau, il a été estimé en moyenne en Europe à 2% (max 6%) de l’apport alimentaire en sel de sodium.
2 - Doit-on adoucir l’eau froide en maison individuelle ?
Rien n’empêche d’adoucir l’eau froide dans un logement individuel, bien au contraire. A partir du moment où cette eau est potable à l’entrée d’un adoucisseur en bon état de fonctionnement et correctement entretenu, elle le demeure à la sortie.
Car, bien que l’eau froide dépose moins de calcaire que l’eau chaude, l'eau froide gagne à être aussi adoucie puisque la plupart des appareils domestiques où l’eau est chauffée sont alimentés en eau froide ! Par exemple, les fabricants de lave-vaisselle le savent bien : ils intègrent tous et toujours un « mini » adoucisseur d’eau dans leurs machines.
Si le TH de l’eau est de 30°f, vous constaterez par exemple que l’intérieur du bol en inox du chien dont l’eau est changé tous les jours, qu’au bout de quelques mois, il ressemble à l’intérieur d’une bouilloire !
3 - L’eau destinée à la consommation doit-elle garder une dureté résiduelle ?
Le Code de la Santé Publique, article R1321-1 à 66, relatif à l’eau destinée à la consommation humaine, en conformité avec la Directive Européenne de 1998, ne présente aucune référence au TH, à la teneur en calcium ou en magnésium. Le guide de la maintenance du CSTB (Centre Technique du Bâtiment) indique même qu’une valeur repère de 8°f. La seule précaution essentielle est de veiller à faire contrôler régulièrement son installation par un professionnel qualifié.
Les sociétés distributrices d’eau mettent à la disposition des consommateurs des eaux de dureté très différente selon leur origine géographique et géologique. Certaines sont très douces, dans le Massif Central ou en Bretagne en particulier. D'autres sont au contraire très dures, dans le Nord ou dans les Alpes par exemple. Attention, ne vous fiez pas à une carte de France de la dureté des régions : un même département comme le Rhône peut avoir des eaux distribuées avec une dureté variant de 5 à 40°f !
Pour limiter les transferts métalliques en provenance des canalisations, la seule obligation est de veiller à ne pas délivrer une eau agressive ou corrosive (article 1351-55 du Code de la Santé Publique).
En fonction du confort et des économies qu’il en attend, le consommateur est totalement libre de traiter, à sa convenance, l’eau délivrée par la société distributrice. A savoir, le PH de l’eau de réseau, qui en mesure l’acidité ou l’alcalinité, se situe entre 6,5 et 9,0, et l’adoucissement ne le modifie quasiment pas.
4 - L’eau adoucie est-elle salée ?
Avec le chlorure de sodium (NaCl), plus communément appelé « sel » et utilisé notamment pour la cuisine, le goût « salé » provient du sodium.
Le sel est constitué de cations sodium (Na+) et d’anions chlorure (Cl-) qui s’assemblent par interactions électrostatiques en une structure périodique et symétrique formant des cristaux. Le chlorure de sodium est l’un des plus abondants minéraux de la planète : on estime ses réserves à 50 millions de milliards de tonnes, présentes à l’état solide (le sel gemme) dans le sous-sol ou en solution (l’eau salée) dans les océans.
Le chlorure de sodium joue un rôle essentiel pour tous les organismes vivants. En cuisine, le sel exalte le goût des aliments : les cations « sodium » stimulant les papilles et les anions « chlorure » produisant le goût salé. Or dans une eau adoucie, c’est la teneur en sodium qui augmente, alors que le taux de chlorures demeure inchangé. L’eau adoucie n’a donc pas plus un gout salé que l’eau du réseau ! Si le goût de sodium était perceptible, on pourrait dire tout au plus que l’eau est « sodée ».
Les sels régénérant utilisés dans les adoucisseurs sont des produits de qualité alimentaire d’une grande pureté (plus de 99,5% de chlorure de sodium : un sel de table en contient 95% ou plus), contrôlés et normalisé, et souvent certifié par un marquage NF.
5 - Un adoucisseur est-il un équipement polluant ?
L’utilisation d’un adoucisseur, vous permet de réduire les doses de lessives, de savons, d’adoucissant. Vous libérez donc moins de phosphates dans la nature qui iront polluer les rivières. De plus, la durée de vie de vos appareils ménagers est allongée car ils ne risquent plus de s’entartrer, et vous consommer moins d'énergie.
Les quantités de sel rejetées sont infimes : pour un TH ramené de 30°f à 8°f, c’est moins de 37g de sel qui sont rejetés à l’égout lors d’une régénération. Dans les normes européennes de rejets et des fosses septiques de références EN 12566-3, il est même expliqué que le branchement du rejet des adoucisseurs d’eau sur la fosse septique n’a pas d’effets négatifs sur la faune bactérienne. Le volume d’eaux usées que génère l’adoucisseur d’eau lors de sa régénération est lentement ajouté au flux de la fosse septique ce qui permet de ne pas avoir de problèmes de surcharge hydraulique. De plus, les ions calcium et magnésium extraits de l’eau du robinet ont un effet positif sur la structure du sol car l’eau riche en calcium s’infiltre et augmente la porosité des sols.
Reste cependant qu’un adoucisseur consomme de l’eau : environ 5m3/an pour une famille de 4 personnes avec une eau d’une dureté de 30°f. Mais là encore, dans le but de rejeter ensuite moins de phosphates dans la nature et de consommer moins d'énergie … Le bilan carbone d'un adoucisseur n'est donc pas si négatif que cela !
6 - Est-on en manque de minéraux avec de l’eau adoucie ?
Médecins, nutritionnistes et mères de familles le savent : un apport suffisant de calcium est indispensable à la santé humaine. Et pas uniquement pour la femme enceinte ou allaitante, et les enfants en période de croissance. Il est nécessaire tout au long de notre vie et particulièrement pour compenser la décalcification progressive due au vieillissement. Alors quoi penser de l’eau adoucie qui retire une partie de ce calcium (l’eau en sortie d’adoucisseur est totalement adoucie TH 0°f mais mélangée plus ou moins à l’eau du réseau pour former une dureté résiduelle souhaitée).
Il faut simplement savoir que des études ont démontré que les sels de calcium dissous dans l’eau de boisson ne sont que peu assimilés par l’organisme humain. Même chargée en calcaire, l’eau n’apporte qu’une faible partie du calcium nécessaire aux besoins des personnes. (source ASEES : « Intérêt pour la santé des minéraux de l'eau : Comparaison de la biodisponibilité du calcium d'une eau minérale bicarbonatée calcique et de produits laitiers frais par la méthode de double marquage isotopique stable - 1996 »).
C’est principalement le lait et ses produits dérivés (beurre, fromage, …), ainsi que de nombreux aliments tels que fruits et légumes secs, chocolat, poissons gras et de fruits de mer, abats, pain complet, qui fournissent l’essentiel du calcium assimilable par le corps humain.
Ainsi, le rôle de l’eau de réseau dans l’apport en calcium est tout à fait marginal. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on ne constate aucune carence calcique imputable à l’eau dans les régions où celle-ci est naturellement douce (ex. Massif Central). Le constat est le même pour le potassium et le magnésium. En fait, l’apport minéral des eaux est très faible par rapport à l’apport alimentaire et ne compte guère dans notre équilibre.
7 - L’adoucisseur favorise-t-il le développement de bactéries ?
Seule la stagnation de l'eau favorise la prolifération bactérienne. C'est une loi de la vie. Laissez séjourner de l'eau minérale dans une bouteille ouverte, au bout de quelques jours, cela devient un véritable bouillon de culture.
Au contraire, dans un adoucisseur, l'eau circule quotidiennement. Les experts européens estiment ainsi que la prolifération des bactéries dans les appareils de traitement complémentaire de l'eau ne représente pas un risque pour la santé humaine. Toutefois, en cas de non utilisation prolongée (vacances par exemple), il est recommandé de déclencher une régénération dès son retour (manuellement ou de manière automatique pour les adoucisseurs de qualité disposant de cette fonction).
Par ailleurs, l'adoucissement de l'eau constitue un traitement préventif car, en évitant l'entartrage des canalisations et des ballons d'eau chaude, il protège contre certaines bactéries redoutables comme la légionellose qui trouve dans le tartre un ancrage idéal.
Enfin, certains adoucisseurs de qualité disposent de mise en asepsie régulière des résines par électro-chloration de celles-ci.
8 - Doit-on faire entretenir un adoucisseur ?
Avec l'air, l'eau est l'élément le plus indispensable à la vie. L'adoucisseur, comme tout appareil de traitement d’eau, n'est donc pas un appareil anodin que l'on peut oublier sitôt installé. Dans un environnement électroménager où les automatismes sont de règle, l'utilisateur pourra avoir tendance à négliger un entretien dont l'importance et la fréquence sont devenues de plus en plus légères.
En ce qui concerne l'adoucisseur, dont l'automaticité et la localisation peuvent en faire oublier l'existence, il n'est pas certain que chacun se souciera du réapprovisionnement en sel régénérant ou du remplacement des cartouches de filtration. Comme ce défaut d'attention peut entraîner des dysfonctionnements, il est conseillé aux usagers « tête en l’air » ou ne voulant pas soucier de penser à l’entretien de leur adoucisseur de souscrire un contrat d'entretien régulier auprès de leur professionnel. Il est recommandé une visite annuelle pour les adoucisseurs domestiques et semestrielle pour les adoucisseurs collectifs ou industriels. Lors de cette visite, le professionnel vérifie l’état général de l’adoucisseur, désinfecte les résines, nettoie les crépines, filtres et injecteurs, contrôle et remplace les joints et les filtres, contrôle et ajuste au besoin la dureté résiduelle.
Pour terminer, nous vous proposons pour approfondir le sujet de consulter notre article « Comment bien choisir un adoucisseur» ou vous trouverez trucs et astuces, comment déterminer facilement la dureté de votre eau, des simulateurs pour savoir combien peut faire économiser un adoucisseur à l'année et son coût d'usage.